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Habitations de peuples nomades |
Un matin, j’ai levé la tête vers la brousse et je me suis rendue compte que quelque chose m’avait échappé lors des dernières semaines : le désert avait viré au vert! Les pluies qui surviennent de plus en plus régulièrement dans ma région ont causé plus d’un changement! Offrir des repas bien mérités pour le pauvre bétail qui souffrait depuis plus de six mois, faire réapparaître les rivières là où il n’y avait plus que dunes de sable, les pluies sont attendues avec enthousiasme pour les uns et angoisse pour les autres, car elles n’apportent pas que des bienfaits à l’Extrême-Nord! Pannes d’électricités fréquentes et persistantes (se calculant parfois en mois!), routes de terre impraticables qui amènent certains villages à être complètement coupés du monde jusqu’en septembre, sans oublier les vents extrêmement forts qui peuvent emporter arbres et toits des maisons. Le 31 mai dernier, une véritable tempête a déferlé sur Guirvidig et plusieurs familles ont vu leurs maisons gravement se dégrader et elles ont dû se mettre au travail sans attendre pour solidifier murs et toits, car on ne sait jamais quand la prochaine pluie fera rage. Cela nous a aussi plongés dans le noir pendant près de deux semaines. Lorsque que je ne suis plus alimentée en électricité, c’est également tout le système d’eau courante qui est paralysé dans ma cour. Quand la ressource se fait rare, elle devient de plus en précieuse et cela nous oblige à trouver toutes sortes de stratégies pour économiser et réutiliser l’eau le plus possible. Prendre une douche avec environ 2 litres d’eau, réutiliser l’eau de lessive pour la toilette, recueillir l’eau de pluie dans des grandes bassines, bref tous les astuces sont mis à profit!
La dernière fin de semaine de mai, j’ai eu le plaisir d’accueillir quelques amies volontaires dans mon village. Promenade au marché de Guirvidig, excursion en pirogue sur le lac de Maga et visite des cases traditionnelles mousgoum dans le village de Pouss étaient au rendez-vous.
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Tribunal coutumier traditionnel mousgoum |
Pendant notre petit tour du lac, nous avons eu la chance d’observer un troupeau d’une vingtaine d’hippopotames, d’admirer de jolis villages insulaires et un superbe coucher de soleil! Pourtant cette belle aventure a bien failli tourner à la tragédie. Alors que nous étions sur le chemin du retour à la terre ferme, nous avons croisé deux pêcheurs dans une petite pirogue. Soudainement, l’un d’eux a plongé… nous croyions alors qu’il voulait se rafraîchir! Il nageait vers notre bateau et nous nous sommes retournées vers le piroguier pour lui faire savoir qu’il devait faire attention à ne pas heurter l’homme. C’est au moment où il s’est accroché au bord et a sauté dans notre bateau que nous avons compris le drame qui était en train de se dérouler sous nos yeux. Nous avons tourné la tête et avons vu leur petite pirogue couler en quelques secondes. Un hippopotame était à leur trousse! Il venait de croquer leur pirogue et essayait de les poursuivre pour les attaquer. L’autre homme était encore au milieu du lac et tout le monde retenait son souffle. Notre piroguier était heureusement très habile et a pu assez rapidement rejoindre l’autre homme pour le secourir. Quelques minutes plus tard, nous accostions sur la rive, au milieu d’une cinquantaine d’hommes, femmes et enfants qui ont vu toute la scène se dérouler devant eux, mais qui étaient impuissants à faire quoi que ce soit! Les mains dans les airs, ils semblaient remercier Dieu de nous avoir mis sur leur chemin pour sauver leurs frères…
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