En septembre dernier, j’ai
eu le plaisir d’accueillir mes parents pendant quelques semaines au Cameroun et
plus précisément à l’Extrême-Nord. Au son des «Djabbama! Bonne arrivée!», ils
ont pu s’imprégner un peu de l’ambiance de la région. Entre plusieurs réunions
de travail, nous avons quand même eu la chance de passer quelques jours dans
mon village, à Guirvidig et d’aller
visiter le parc national de Waza.
Après quelques temps à Maroua, nous avons décidé de prendre la direction de Guirvidig pour que mes parents puissent enfin mettre des images, des sons et des odeurs sur la vie en brousse que je leur avais tant décrite depuis plus d’une année. Visite du grand marché, rencontre avec le voisinage et lessive à la main; notre court séjour au village a été bien rempli par ces quelques activités qui prennent toujours plus de temps que prévu! J’ai aussi eu l’opportunité de présenter à mes parents, mon ancien collègue de travail, un volontaire national exceptionnel! Attablés autour d’un coca, dans le seul bar du village, nous avons pu, encore une fois, partager ensemble nos idées, nos réflexions, nos questionnements sur la politique, la condition des femmes, la religion, l’agriculture, sans oublier le football!
Merci à Mati Apesni pour son engagement dans la communauté, son implication dans le volontariat et son aide qui m’a été si précieuse depuis un an! |
Je ne peux pas vous
parler du village sans vous glisser un mot sur les récents événements qui se sont
déroulés dans ma région. Certains savent peut-être déjà que la région du lac de
Maga a été gravement touchée par des inondations en août et septembre derniers
lors de la saison des pluies. Par conséquent, des milliers de personnes se sont
retrouvées sans domicile et trois camps pour les sinistrés ont été installés
aux environs de Guirvidig. Le bilan : plus de 7500 sinistrés dont environ
5000 enfants! Après plusieurs semaines d’attente, l’aide humanitaire d’urgence
de grandes organisations telles que Médecins sans frontières, UNICEF et le
Haut-Commissariat pour les réfugiés est finalement arrivée! Heureusement, les
familles touchées ont pu compter dès les premiers jours sur le soutien
d’organisations locales comme Public Concern, Plan Cameroun, ACAMAS et International
Medical Corps. Des tentes, des couvertures, du riz, du mil, de l’huile, du
savon, des dons en argent ont été remis aux familles touchées, mais les plus
grands défis restent encore à venir…
C’est avec une grande
surprise que nous avons également été témoins de la visite de Son Excellence,
Monsieur le Président Paul Biya, au village de Guirvidig. «Témoins» est
peut-être un bien grand mot, puisque nous avons simplement regardé en direct (comme
la grande majorité de la population locale) à la chaîne de télévision nationale :
l’arrivée de l’hélicoptère présidentiel et le discours (tant attendu!), sur
l’aide gouvernementale. Dans une autre perspective, on peut aussi résumer cette
journée par : Guirvidig est maintenant rendu sur la map!! Il faut préciser
qu’auparavant, rares étaient ceux qui arrivaient à situer mon petit village
sans grande histoire…
Par la suite, nous
avons loué un 4X4 et nous sommes partis sur la route de Waza, une route
reconnue pour ses nids-de-poule ou comme on le dit si bien ici, ses nids
d’autruche!
Habitation d'une ethnie de nomades |
Malgré le fait que nous
sommes passés à Waza pendant la saison des pluies, nous avons pu atteindre
notre objectif, soit de pouvoir admirer un troupeau de girafes!!
Traces de lions que nous n'avons malheureusement (ou heureusement!) pas croisés... |
Alors que nous étions en train de vivre un rêve d’enfant en grandeur nature, de mon côté, le rêve s’est malheureusement transformé en cauchemar... En effet, tout de suite après être entrés dans le parc, j’ai été atteinte par les pires allergies au pollen de ma vie! Lunettes de soleil, foulard qui me couvre complètement le visage, c’est au milieu des éternuements et des larmoiements que je tentais tant bien que mal de prendre des photos de ces girafes si majestueuses dans la brousse.
Après l’Extrême-Nord,
nous nous sommes dirigés vers le sud du pays tout en faisant un court arrêt
dans la région de l’Adamaoua pour visiter la chefferie de Ngaoundéré. Le
programme de mes parents pour leurs derniers jours au Cameroun, était tout
simplement de relaxer et de se laisser bercer par les vagues à Kribi, la
station balnéaire la plus populaire du pays.
Chefferie de Ngaoundéré |
Chefferie de Ngaoundéré |
Chefferie de Ngaoundéré |
Balafon: Instrument traditionnel utilisé lors des fêtes, Chefferie de Ngaoundéré |
Lit du chef, Chefferie de Ngaoundéré |
Kribi |
Enfin, avant de vous
laisser, j’aimerais remercier mes parents pour leur visite, mais surtout,
d’avoir accepté de plonger, pour un moment, avec moi dans cette aventure!
Chutes de la Lobé, Kribi |
Pouvoir partager le «ici et maintenant» avec les gens qu’on aime est un immense
privilège, car cela amène la compréhension d’une telle expérience tellement
plus complexe et sensible que les mots, seuls, ne pourront jamais offrir…
Je ne peux alors que
vous dire :
OUSSÉKO
DJOUR!
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