Avant de commencer à vous partager mon expérience des dernières semaines, je voudrais vous souhaiter à tous, une très heureuse année 2012 ! En espérant que tous vos rêves et vos projets, même les plus fous, puissent se concrétiser !
(Petite parenthèse : J’ai essayé tant bien que mal de télécharger ce blog dès les premiers jours de janvier… mais comme plusieurs s’en doutent peut-être, l’efficacité de la technologie africaine n’est pas toujours optimale!! Je suis donc sincèrement désolée pour le délai de publication, je sais que plusieurs étaient impatients de me lire.)
Ainsi, comme je vous l’avais annoncé, j’ai quitté mon charmant village de Guirvidig le 18 décembre dernier pour passer les vacances des fêtes dans le sud du Cameroun. Mon départ du village s’est bien déroulé, mais un petit sentiment d’inconfort était présent face à mes voisins, car je crois bien qu’aucun d’entre eux n’avait eu l’opportunité dans leur vie de faire ce long voyage dans leur propre pays. C’est pourquoi, comme il est coutume ici de donner des petits cadeaux lorsqu’on revient au village après une longue absence, j’ai décidé d’acheter quelques produits locaux des autres régions que je vais offrir autour de moi ! Entre autres, du miel artisanal, de la noix de coco râpée et sucrée, des bâtons de manioc enroulés et cuits dans des feuilles de bananiers et des amandes fraîches appelées pistaches.
En plus de la nourriture qui diffère complètement entre le nord et le sud du pays, les paysages, les habitations, les vêtements, les occupations des femmes et des enfants, les façons d’interagir avec les étrangers, les modes de pensée, la religion (majoritairement chrétienne au sud comparée à une majorité musulmane au nord), les coutumes… on constate des différences à tous les niveaux! En fait, c’est pratiquement deux pays distincts !
À l’extrême-nord, c’est un environnement de sable, de paille, de petits arbustes et arbres qui arrivent difficilement à survivre, car les pluies ont cessé en octobre et ne reprendront qu’en mai. Alors qu’au sud, c’est la forêt tropicale et l’humidité se fait bien sentir! Il a même plu plusieurs fois au cours de mon séjour qui a duré à peine deux semaines. Les produits maraîchers et d’agriculture sont aussi très différents et nous n’avons pas pu faire autre chose que se régaler de bananes, ananas, papayes et noix de coco fraîchement cueillies!
Mis à part l’environnement, je crois que ce sont les femmes qui m’ont le plus marquée. À Guirvidig, les pagnes traditionnels sont portés chaque jour et je suis la seule femme du quartier à porter des pantalons ! Au sud, c’est la femme qui porte un pagne qui sera figure d’exception dans un groupe. Elles ont aussi beaucoup plus d’emplois formels, voyagent et ont généralement un niveau de d’éducation plus élevé avec une meilleure maîtrise de la langue française ou anglaise.
La pauvreté est aussi moins visible qu’à l’extrême-nord, sans dire pour autant qu’elle est absente. En fait, la démonstration de la richesse est très présente dans les grandes villes, la capitale Yaoundé, la capitale économique Douala, la ville de Kribi. Dans ces endroits, on peut retrouver d’immenses villas, on pourrait même aller jusqu’à dire des châteaux, certains avec vue directe sur l’océan! Le travail des enfants est très peu présent au sud, alors qu’à Guirvidig, ils peuvent parfois former la moitié des petits vendeurs au marché! À Kribi, c’était touchant de voir tous ces enfants se baigner, s’amuser dans la mer… assumer leur rôle d’enfant en fait! Alors qu’à l’extrême-nord, ces scènes sont rarement aperçues. La pauvreté des familles les obligent à cumuler plusieurs petits emplois pendant l’année, majoritairement au niveau du commerce et de l’agriculture. Les enfants sont donc grandement mis à contribution dans ces deux types d’activités pour assurer la survie de la famille.
Pourtant, malgré tous les aspects positifs que je viens de vous faire part, je ne voudrais pas du tout quitter l’extrême-nord ! Le respect surtout envers les ‘’nassara’’ ou les Blancs est très présent au nord alors qu’au sud, les gens peuvent être très insistants, sifflent, lancent des ‘’Chérie je t’aime’’ à tout moment et peuvent te toucher, d’agresser physiquement pour avoir de l’attention! L’accueil chaleureux des populations, le calme de la brousse, la générosité des gens, les relations et la confiance qui se construisent au fil des jours avec la communauté restent également des éléments extrêmement importants à mes yeux. Finalement, pour toutes ces raisons et bien d’autres encore que je vous ferai découvrir, je peux vous assurer que je me sens vraiment bien, car je suis maintenant de retour à la maison…
Bonne Année Elise, c'est plaisant de te lire!
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